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Le classement agrémente la lecture

On voudrait bien savoir quand on est en présence d'un système naturel rigoureux et quand il faut au contraire tolérer un certain désordre dans le corps du texte. C'est un faux problème. Le simple fait que nous ignorons tout du système agissant sur l'organisation du texte n'empêche pas le système d'opérer. Le système naturel et le système figuré ne sont pas plus éloignés par le fond que par la forme : puisque l'homme pense naturellement, la classification de cette partie de la pensée que nous appelons aujourd'hui cognition (les "connaissances" de Diderot) par elle-même représente un ordre naturel. Cette intégration progressive de l'humain dans la nature était en bonne voie au XVIIIè siècle, la voie ayant été montrée par Descartes quelques années plus tôt. Autrement dit, on peut toujours aller détecter des "erreurs et améliorations" dans le travail de Diderot, mais le Système figuré y jouera toujours le rôle d'ensemble naturel, d'ensemble de référence pour cette vision particulière du monde. Elle est naturelle parce qu'elle nous plaît.

Classement et machine

Quant à la forme arborescente, elle est surtout agréable parce qu'il n'y a rien de plus simple. Le choix du classement arborescent se trouve être particulièrement adapté à la lecture mécanique parce qu'elle a des caractéristiques précises. La définition rigoureuse, c'est sans doute, en l'occurence, l'équivalent mécanique de notre "simplicité" !

Lecture humaine

L'opposition entre arborescence et réseau désigne pour nous des comportements différents.

Le but du jeu dans une flore est de suivre un réseau arbitraire jusqu'à obtenir le nom de l'espèce. Ensuite on reprend sa lecture dans le cadre de l'ordre naturel représenté par l'arborescence. Cette deuxième lecture est coupée de la première au moyen d'une trappe (pas de lien pour le retour). L'ordre naturel donne par des liens directs le genre et la famille ainsi que les sous-espèces.

Lecture mécanique

Imaginons un ordinateur, une bête machine, utilisant ces mêmes systèmes, dans le but de nous faciliter encore la recherche de l'information.

Un ordinateur peut parcourir une arborescence stricte assez simplement en suivant des critères externes. C'est ce que fait un moteur de recherche qui ne trouve pas un mot par une recherche exacte. Il consulte un lexique interne étendu organisé en thésaurus arborescent. Une fois trouvé le mot inconnu, il le remplace pour les besoins de la recherche par un mot supérieur (plus générique) dans l'arborescence du thésaurus ou par une sélection de mots inférieurs (plus spécifiques) ou voisins (synonymes). Il peut échouer dans sa recherche mais il ne peut guère se tromper.

Un ordinateur qui voudrait suivre un réseau redondant et circulaire devrait se munir d'un peu plus d'intelligence. Il devrait enregistrer son parcours et mobiliser des critères internes pour se surveiller :

- "Je suis déjà passé en ce point."
- "J'ai déjà emprunté un chemin proposé depuis ce point."

Si l'ordinateur arrive en un point déjà visité d'où tous les chemins partants sont déjà connus, le choix importe peu pour la poursuite de l'exploration. Le programme peut s'arrêter ou tirer un chemin au sort. S'il continue, il y a toutefois le risque pour le programme d'être enfermé dans une boucle infernale. La circularité amène toujours un "crash" de l'ordinateur.

L'ordinateur est incapable de suivre un réseau libre

L'ordinateur réclame comme nous des classements mais c'est à nous de jouer les détectives aujourd'hui au sein d'hypertextes très imparfaits.


Liens

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Développement hypertextuel

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