La fonction de base de l'ordinateur moderne est la manipulation des informations. Les informations à manipuler sont représentées exactement de la même façon que les outils qui les manipulent. Cette équivalence profonde naît dans les années 1930 sous la plume d'Alan Turing. Tout n'est que code dans la machine de Turing.

L'ordinateur que nous utilisons aujourd'hui réalise techniquement le code de Turing : il lit et écrit dans le "fichier" qui est l'unité d'information unique. Certains fichiers ont pour vocation de faire quelque chose et nous les appelons des programmes. D'autres fichiers ont pour vocation de subir l'action des programmes et nous les appelons des documents. C'est une distinction pour l'esprit plus que pour la machine. Par pure commodité, nous adoptons quelques conventions. Je simplifie un peu, par goût de la simplicité.

Le texte à lire

Les menus de liens

Ça peut englober beaucoup de choses. Il y a de nombreux codes html pour l'enrichissement typographique mais ils ne sont pas indispensables. Le html n'intervient pas nécessairement dans cette partie. Un simple texte ascii peut être inclus et lu sans modification.

C'est l'équipement "embarqué" nécessaire pour "ancrer" la page dans le web mais aussi dans le site où il se trouve. Il peut s'agir d'un simple bouton "retour à la page d'accueil" ou d'une palette plus complexe. Un tel équipement n'est pas indispensable car on dispose toujours des flèches pour le "retour chronologique" du butineur qui donnent nécessairement accès à la page d'accueil si on y est passé pour entrer dans le site. Si on envisage la possibilité d'entrer sans passer par la page d'accueil, la pure vanité et la simple courtoisie imposent le bouton "retour" qui va de soi.

Tous les autres documents : images, sons et vidéos, se préparent à l'aide de logiciels spécialisés. Ils n'apparaissent dans le web que parce qu'ils sont référencés par un fichier html. Il y a donc généralement deux formats pour un document audio ou visuel qui répondent à des besoins différents.

But	Description du format	Exemples pour l'image
Transformer	Ce format est optimisé pour la transformation ultérieure de l'information contenue dans le document. Ce format est souvent particulier à la machine ou même au logiciel qui effectue la transformation, dans quel cas il ne convient pas pour le web.	.pict (macintosh) .bmp (pc)
Communiquer	Ce format est normalisé dans le but de pouvoir l'exploiter avec n'importe-quelle machine. S'il s'agit d'informations audiovisuelles, elles sont compactées avec des pertes de telle sorte que la modification ultérieure est périlleuse. En contre-partie, le compactage assure le transit rapide du fichier dans le réseau internet.	.jpg (pour la photo) .gif (pour les icônes etc.)

La préparation des sons, images et vidéos n'est pas considérée ici. C'est un art profond et distinct de la confection de l'hypertexte proprement dit. L'hypertexte ne fait qu'exploiter les fichiers finis et prêts à l'emploi. Une page web peut afficher une image par exemple avec le code <IMG SRC="nomdefichierimage"> mais c'est à peu près tout ce qu'elle peut en faire ! Vrai aussi : l'exploitation d'informations autres que le texte réclame obligatoirement une référence dans un code html placé dans une page.

C'est un logiciel qui permet de modifier le texte de la page. Certains permettent d'éditer le texte tel qu'il apparaîtra dans le web (avec les enrichissements typographiques) exactement comme dans un traitement de texte WYSIWYG ordinaire. Tous permettent d'éditer le code directement, à l'aide de menus ou du clavier. Mes deux préférés sont BBEdit sur Mac et EditPlus sous Windows. Les éditeurs de page sont nombreux et il y en a pour tous les goûts.

Pour publier les pages dans un serveur web, il faut les y envoyer. Le logiciel ftp (file transfer protocol) le fait simplement. Encore une fois, l'offre est variée. Le "standard" sur Mac est "Fetch" et sous Windows, c'est "CuteFTP".

C'est un logiciel qui affiche le texte de la page en executant les codes html. Il y en a pour tous les goûts. Ils sont nécessairement assez similaires en ce sens que l'interprétation du code html doit être prévisible si l'on veut que les gens écrivent du code html !

Les inventeurs du web ont eu la sagesse de normaliser le langage html au moyen d'une description (appelée "recommendation", à voir dans le site w3c.org) placée dans le domaine public , ce qui nous évite de devenir prisonniers d'un logiciel dont le html serait plus "performant" qu'un autre. Pratiquement, "performant" signifie dans tous les cas "scrupuleusement conforme à la recommendation".

N'oublions pas que la page web contient du code et que, si on la considère généralement comme un simple document, elle est aussi un programme. La page web que vous écrivez doit donc elle-aussi être conforme à la recommendation. C'est une politique beaucoup plus sûre que la conformité constatée avec tel ou tel butineur, quelle que soit la popularité aujourd'hui de ce butineur.

On a le droit de se demander pourquoi distinguer l'éditeur de pages du programme de traitement de texte WYSIWYG ordinaire. Il suffit d'essayer et de comparer. Un mise en garde importante s'impose ici : le traitement de texte MS-WORD peut éditer des pages web mais son utilisation est dangereuse car l'ensemble du code préalablement écrit à l'aide d'un autre éditeur de pages puis simplement ouvert et enregistré avec MS-WORD est définitivement perdu ! La page éditée par MS-WORD ne peut s'éditer ensuite qu'avec MS-WORD, ce qui est extrêmement contraignant. À bon entendeur, Salut !

L'outil pour faire le texte en papier est très inadéquat pour faire l'hypertexte.

Ceci est une pince.
	Les trous de différentes tailles pratiqués dans l'enclume permettent de couder des tuyaux. On obtient ainsi une certaine fonctionalité de la pince. Mais on n'obtient pas une pince et on finit par détériorer l'enclume.

Le web requiert de l'imagination. Aussi dans le choix des outils. Il ne s'agit plus seulement d'utiliser la langue écrite. Il s'agit aussi d'en modifier l'usage.